L'euro entraîne l’Europe à sa perte
Même si la guerre ne se profile pas encore l'horizon, diviser la zone euro maintenant serait toujours mieux que d'avoir en ramasser les morceaux plus tard.
Pour l'Union européenne, la belle époque a-t-elle déj pris fin? Il y a peine quelques mois, après avoir reçu le prix Nobel de la paix, elle pouvait encore se vanter de n'avoir connu aucun conflit majeur pendant des dizaines d'années, d'avoir accueilli les anciens Etats satellites soviétiques, et d'avoir développé un commerce intérieur en plein essor. Mais de nos jours, la plus grosse erreur que l'UE a commise, l'euro, menace de diviser l'Union.
En 1999, les différentes monnaies fortes présentes dans le nord de l'Europe ont fusionné avec les monnaies moins solides du sud pour former une toute nouvelle devise censée être plus forte que toutes celles qu'elle remplaçait. Sous le joug de la Banque centrale européenne (BCE) de Francfort, l'euro avait pour objectif de devenir une monnaie de réserve capable de rivaliser avec le dollar, ce qu'il a fait. Et même si les pays du nord de l'Europe, réputés prudents, n'ont pas toujours su maîtriser leur déficit, ils ont tout de même réussi survivre au pire de la récession mondiale. Cependant, la prodigalité des pays du sud et leurs systèmes bancaires défectueux ont créé un foyer de crise qui s'étend sur plus de 3.700km, de Lisbonne Nicosie.
Ces crises auraient pu être contenues bien plus rapidement si les pays concernés (la Grèce, le Portugal, l'Espagne, et maintenant Chypre, bientôt la Slovénie, et peut-être même l'Italie, pour la deuxième fois) avaient conservé leur propre monnaie. Mais tous utilisent l'euro, ce qui signifie que leur politique monétaire se décide Francfort, au sein de la BCE. Au lieu de dévaluer leurs monnaies pour stimuler leur commerce d'exportation et faciliter le remboursement de leurs dettes, tous ces pays ont dû subir l'austérité fiscale, la (...)